Lors de la Journée internationale des médecins, l’interdiction des traitements exclusifs à distance a été assouplie. Ainsi, on pourra envisager de nouvelles possibilités pour l’expansion de la télémédecine. Dans un proche avenir, la télémédecine devrait être beaucoup plus accessible. Quelles possibilités cela ouvre-t-il pour l'obstétrique ?
Quelles femmes pourraient bénéficier de la télémédecine obstétrique ?
La télémédecine permet aux médecins de traiter leurs patients exclusivement par téléphone ou en ligne, même sans contact initial préalable. Il s'agit de la téléconsultation. Si l'on s'interroge sur la nécessité des soins, et donc sur les champs d'application possibles des interventions télémédicales, on tombe très vite sur la situation des soins psychosociaux, qui présente des lacunes évidentes. La longue attente pour obtenir une place en thérapie, mais aussi la stigmatisation persistante, les sentiments de honte et les déplacements souvent longs pour se rendre chez les thérapeutes et participer aux séances entraînent une insuffisance générale de l'offre. L'oncologie gynécologique et l'obstétrique sont également confrontées à cette situation.
Quelles sont donc les femmes qui pourraient bénéficier d'interventions télémédicales et celles qui sont généralement ouvertes à de telles stratégies ? Des études montrent que les consultations d'urgence des femmes enceintes qui ne peuvent être classées comme des urgences sont en augmentation et représentent donc une charge particulière pour le système de soins de santé. Ces consultations sont souvent déclenchées par une augmentation du niveau d'anxiété (GAD-7) ou une diminution du bien-être (OMS-5), selon l'expérience antérieure. Les avortements se retrouvent souvent dans les antécédents médicaux, accompagnés de dépression (PHQ-9). Les femmes doivent donc s'assurer que l'enfant est en bonne santé et que la grossesse se déroule normalement. Une présélection standardisée pourrait être utile à cet égard afin d'offrir aux femmes concernées des structures de soins adaptées.
Nouvelles technologies pour la surveillance à domicile
Un dispositif basé sur le nuage pour le suivi de la grossesse est actuellement en cours de développement. Il s'agit d'une technologie basée sur la télémédecine pour l'enregistrement de l'ECG foetal, qui utilise l'intelligence artificielle pour enregistrer les données, les stocker et les évaluer dans le nuage et crée ainsi des opportunités pour les médecins ou les sages-femmes d'interagir par télémédecine. L'objectif était ici de réduire les coûts et d'optimiser les soins aux patients.
Bien entendu, la question se pose également de savoir comment ce dispositif pourrait être utilisé au niveau international, afin de réduire la surconsultation et d'offrir en même temps des structures de soins adaptées aux femmes qui, autrement, devraient faire face à la peur et à l'insécurité. Par exemple, les femmes enregistreraient d'abord elles-mêmes l'ECG à leur domicile, puis contacteraient la sage-femme ou l'obstétricien par télémédecine.
Un autre produit nouvellement développé est également un ECG fœtal, mais ici il s'agit d'un complément au CTG. Dans une étude menée en 2014/2015, l'objectif initial était de le comparer à un CTG conventionnel et d'en souligner les avantages, tels que la possibilité d'une surveillance continue, la possibilité de l'utiliser sans professionnel de la santé et les économies réalisées.
Les patients demeurent sceptiques
Lorsqu'on leur demande leur avis sur une telle intervention télémédicale, la plupart des femmes ne peuvent pas en imaginer beaucoup au début. Toutefois, une étude cas-témoin de cette année montre que l'imagination et la volonté d'intégrer un concept de soins prénataux ont considérablement augmenté après la démonstration unique d'un prototype à usage télémédical. Une réduction possible des contacts planifiés avec les médecins grâce à l'autosurveillance à domicile (36,7 %) et l'utilisation avant des consultations non planifiées et motivées (26,8 %) ont également été perçues positivement par le groupe d'étude par rapport au groupe de contrôle. Seuls quelques-uns (9,8 %) préfèrent toujours le contact avec une sage-femme ou un médecin.
Des études plus approfondies sur la sécurité et la fiabilité de ces technologies et dispositifs sont importantes pour la mise en œuvre d'interventions télémédicales dans les soins prénataux. Jusqu'à présent, le scepticisme a été l'attitude dominante chez les patients ainsi que chez le corps médical et les professionnels de la santé. En général, on peut dire que le rejet est plus important parmi le personnel non médical que parmi les médecins et moins parmi les jeunes que les personnes âgées.