Précurseur, le Réseau d’Information Patient de l’Ardèche Méridionale (RIPAM) a intégré la gestion de son dossier par le patient lui-même dès le tout début de son expérimentation, lancée officiellement en mai 2004. Le réseau compte aujourd’hui près de 6 000 des 37 000 habitants du bassin de population concerné, c’est-à-dire trois fois plus qu’à son démarrage.
Le nombre de praticiens et d’établissements connectés s’est aussi étoffé peu à peu pour regrouper 154 médecins, dont une quarantaine de généralistes, le centre hospitalier d’Aubenas, la clinique du Vivarais, six laboratoires d’analyses médicales et trois centres d’imagerie. Tandis que les pharmaciens se montrent impatients de le rejoindre. Si c’est l’implication des généralistes qui a favorisé l’adhésion des patients, il fallait aussi que l’ergonomie du système facilite l’implication des professionnels de santé. Or, il a été effectivement conçu pour qu’ils puissent continuer à travailler avec leurs logiciels métier habituels (quand ils en sont équipés) :les informations sélectionnées pour alimenter le dossier partagé sont exportées via un module d’imprimante virtuelle et transmises de manière aussi simple que l’envoi d’une feuille de soins électronique. Le médecin peut également saisir en ligne les données de la consultation via une interface web du RIPAM. Dans le cas des résultats biologiques, l’alimentation se fait automatiquement, tandis que les établissements ont à leur disposition un module de serveur bureautique spécifiquement développé pour enrichir le dossier quelle que soit la solution qu’ils utilisent en interne.
Pari gagné ? Il ne faut pas plus de 3 minutes pour créer (à partir de la carte Vitale) et alimenter le dossier partagé, témoigne un généraliste. Un allongement de la durée de consultation largement compensé par le temps gagné à retrouver directement les comptes rendus et résultats d’examens nécessaires. Sans oublier l’incidence sur la qualité des soins, tout particulièrement soulignée par un urgentiste d’Aubenas par exemple. De leur côté, les patients du RIPAM n’ont exprimé aucune réserve, comme l’a montré une étude réalisée, en avril-mai 2005.
Un projet totalement porté par des fonds privés : SNR a investi plus de 15 millions d’euros.