Le sommeil est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme humain. Il n’est pas du tout étrange que le corps ait besoin de dormir, de profiter d’un moment de tranquillité et de repos pour se régénérer.
Cependant, beaucoup pensent que cette explication n’est pas parmi les plus complètes. La plupart des gens dorment entre 8 et 9 heures par nuit, mais la quantité de sommeil nécessaire varie d’une personne à l’autre. Pour certains, par exemple, trois heures seulement suffisent.
La quantité de sommeil nécessaire varie également au cours de la vie d’une personne. En vieillissant, on a de moins en moins besoin de sommeil.
Si la seule fonction du sommeil était réparatrice, cela n’expliquerait pas pourquoi les personnes âgées ont besoin de moins d’heures de sommeil que les jeunes.
En outre, les personnes qui ont été soumises à des expériences de privation de sommeil n’ont pas montré de conséquences durables. Ces expériences consistent à maintenir la personne éveillée pendant une période qui peut durer jusqu’à 200 heures consécutives.
Le sujet présente de la fatigue, un manque de concentration, de l’irritabilité, une diminution de la créativité et a tendance à souffrir de tremblements des mains. Néanmoins, lorsqu’on lui permet de dormir, il retrouve rapidement sa condition normale.
Le besoin de dormir est physiologique
Le sommeil est un besoin physiologique qui permet la récupération des fonctions physiques et psychologiques essentielles à la pleine performance. Le sommeil et l’éveil sont des fonctions cérébrales soumises à des modifications du système nerveux.
Pendant que nous dormons, des changements hormonaux, biochimiques et métaboliques se produisent et notre température corporelle subit également des modifications. Tous ces changements sont nécessaires pour que le corps fonctionne correctement pendant la journée.
Les chercheurs ont découvert que le sommeil est crucial pour l’apprentissage et est étroitement lié aux conditions météorologiques ; il est également essentiel pour jouir d’une bonne santé. Cependant, on ne sait toujours pas quelle est sa fonction exacte.
La plupart des recherches reconnues associent le besoin de sommeil à la régénération des tissus et à la récupération d’énergie. Il semble également que le sommeil favorise la consolidation et le maintien de la mémoire. Lorsque nous dormons, notre cerveau “se répare”. C’est comme si nous l’avions emmené dans un atelier pendant la nuit.
Pourquoi dormons-nous ?
Il existe deux mécanismes ou processus responsables du sommeil. Le processus S et le processus C. Le processus S est déterminé par les habitudes de la personne en matière de sommeil et d’éveil. Ce processus se caractérise par une augmentation des heures de sommeil directement proportionnelle aux heures d’éveil. C’est comme une dette qui est remboursée.
Le processus C est régulé par le rythme circadien endogène et ne dépend pas des heures de sommeil et d’éveil de la personne. Nous avons tendance à dormir lorsque notre température corporelle baisse (première partie de la nuit) et à nous réveiller lorsqu’elle remonte (deuxième partie de la nuit).
Dette de sommeil : quels sont les symptômes ?
Comment savoir si l’on dort assez ? Comment être certain de profiter chaque nuit d’un sommeil réparateur ? Plusieurs signes et symptômes permettent d’identifier le manque de sommeil :
- une sensation de fatigue dès le réveil ;
- une baisse de la concentration et de la vigilance ;
- des périodes de somnolence au cours de la journée ;
- une sensation de picotements dans les yeux ;
- des bâillements répétés ;
- une raideur dans la nuque ou le dos.
Ces symptômes peuvent apparaître après une seule « mauvaise » nuit de repos.
Est-ce qu’un manque de sommeil peut provoquer des vertiges ? Lorsqu’ils ne sont pas accompagnés de symptômes rotatoires, les vertiges peuvent être provoqués par un état de fatigue, plus ou moins chronique. On parle de dette de sommeil chronique lorsque le temps de sommeil est réduit d’une à deux heures par nuit, pendant plusieurs jours consécutifs.
Temps de sommeil insuffisant : quelles peuvent en être les causes ?
Pour fonctionner de manière optimale, notre organisme a besoin de sommeil. Mais la durée moyenne de sommeil nécessaire dépend de chaque personne, et particulièrement de son âge. Certains n’ont besoin que de 6 heures de sommeil pour être en forme, alors que d’autres ne pourront pas se sentir reposés en dessous de 9 à 10 heures de sommeil par nuit.
Le temps de sommeil peut être diminué à cause de différents facteurs, sociaux ou environnementaux. Mais le sommeil peut également être perturbé par plusieurs types de pathologies
Les facteurs extérieurs pouvant diminuer le temps de sommeil
On peut mal dormir, ou ne pas dormir assez, à cause de plusieurs facteurs sociaux ou environnementaux, qui dépendent plus ou moins de notre volonté :
- un surmenage, du stress et un coucher trop tardif, à cause de contraintes professionnelles, sociales ou familiales : lorsque l’on travaille trop ou trop tard, on peut avoir du mal à déconnecter en rentrant chez soi, et ainsi se coucher trop tard. Les jeunes parents peuvent également voir leur rythme de sommeil perturbé pendant les premiers mois de vie de leur nouveau-né ;
- de mauvaises habitudes au quotidien, qui perturbent et retardent l’endormissement : une consommation excessive d’excitants (café, thé, colas, cigarette, alcool…), une hyper-connectivité (surtout le soir), des activités sportives en fin de journée ou en soirée.
- un environnement perturbant le sommeil : on peut avoir du mal à s’endormir ou se réveiller fréquemment la nuit à cause d’un environnement bruyant (bruits dans la maison et à l’extérieur), d’une lumière trop vive (appareils en veille, lumières des lampadaires dans la rue), ou encore d’une température trop élevée ou trop basse dans la chambre.
Adopter de nouvelles habitudes au quotidien permet de lutter facilement contre ces facteurs extérieurs, pour retrouver un sommeil de qualité.
Les pathologies pouvant être à l’origine de troubles du sommeil
Si elles ne sont pas traitées, plusieurs pathologies peuvent être à l’origine d’un sommeil de mauvaise qualité ou insuffisant. Une insomnie (difficulté à s’endormir et survenance de plusieurs réveils par nuit) peut par exemple être provoquée par une hyperthyroïdie, un reflux gastro-œsophagien, de l’asthme nocturne, une pathologie douloureuse (comme un cancer par exemple), le syndrome des jambes sans repos ou des apnées du sommeil.
Le SAOS (syndrome d’apnée obstructive du sommeil) peut en effet être à l’origine d’un sommeil insuffisant, ou d’un sommeil de mauvaise qualité. Caractérisée par des arrêts respiratoires répétés pendant le sommeil (parfois plusieurs centaines par nuit), cette pathologie affecte 4 à 9 % de la population adulte. Causées par une obstruction des voies respiratoires, ces apnées durent au moins 10 secondes et provoque à chaque fois le réveil. Les cycles sont perturbés et le sommeil est moins réparateur.
L’apparition de certains signes doit amener à consulter son médecin traitant : des ronflements, des arrêts respiratoires pendant la nuit (en général rapportés par le conjoint), une sensation de fatigue au réveil et des périodes de somnolence pendant la journée, des troubles de la mémoire et de la concentration, une certaine irritabilité, des troubles de la libido…
Les apnées du sommeil peuvent être traitées à l’aide d’un dispositif de PPC (pression positive continue) : l’appareil insuffle de l’air sous pression via un masque, pour maintenir les voies aériennes ouvertes. Un appareil dentaire (orthèse d’avancée mandibulaire) peut également être porté la nuit, pour modifier la position de la mâchoire inférieure. Il est réservé aux patients présentant des apnées peu nombreuses, ou à ceux qui ne supportent pas la PPC.
L’âge et les modifications hormonales peuvent également être à l’origine de certains troubles du sommeil (apparition de la ménopause par exemple). Avec l’âge, le rythme veille / sommeil a en effet tendance à se modifier, comme de nombreuses autres fonctions physiologiques. Le délai d’endormissement s’allonge et les nuits sont moins longues.
Que se passe-t-il si on ne dort pas ?
L’éveil, le sommeil non rythmé (lent) et le sommeil rythmé (rapide) doivent nécessairement se succéder de manière harmonieuse pour assurer le maintien d’un bon état de santé. L’impact du manque de sommeil sur l’organisme est énorme et se répercute non seulement sur l’état physique, mais aussi sur l’état psychologique.
Le sommeil est indispensable pour notre organisme. Revue de détail des conséquences nocives du manque de sommeil.
Les conséquences du manque de sommeil à court terme
- Baisse de la perception sensorielle ;
- Limitation du champ visuel latéral ;
- Ralentissement du temps de réaction motrice ;
- Difficulté de concentration et manque d’attention ;
- Fatigue ;
- Somnolence diurne ;
- Troubles de l’humeur, irritabilité ;
- Désorientation, troubles de la mémoire ;
- Risque accru d’accidents du travail ou de la circulation
Les conséquences sur la vision
Vous l’avez certainement ressenti, l’hyposomnie (la dette de sommeil en terme médical) entraîne des picotements des yeux. Mais cela peut aller plus loin, et entraîner une vision floue ou une baisse de l’acuité.
Les conséquences sur la mémoire
Le manque de sommeil a un impact direct sur la mémoire, puisque dormir servirait notamment à classer les souvenirs. Donc moins de dodo signifie plus de mal à retenir…
Les conséquences sur l’humeur
Le manque de sommeil est directement responsable d’une instabilité émotionnelle, d’une irritabilité.
Les conséquences sur l’apprentissage
Toujours chez les enfants et adolescents, le développement cérébral a besoin de repos. Qu’il s’agisse d’apprendre à lire ou de décrocher le Bac, il faut dormir pour apprendre !
Les conséquences du manque de sommeil à long terme
- Perte d’attention, d’efficacité, de motivation ;
- Fragilité émotionnelle, irritabilité ;
- Risque de dépression ;
- Inflammation et diminution des défenses contre les infections ;
- Métabolisme perturbé : risque d’obésité, de diabète… ;
- Hypertension artérielle ;
- Inconfort physique, douleurs ;
- Apprentissage plus difficile.
Les conséquences sur la douleur
Ne pas dormir, ça peut faire très mal ! Car le manque de sommeil est responsable d’une augmentation de la sensibilité à la douleur ou de fourmillements des extrémités.
Les conséquences sur le poids
Une équipe de chercheurs de Chicago a bien montré les liens entre le manque de sommeil et les risques d’obésité. D’ailleurs certains ont même avancé que si les Américains sont trop gros, c’est parce qu’ils ne dorment pas assez ! Lire à ce propos notre article Un gros dodo contre les kilos.
Les conséquences sur la tension
Le manque de sommeil serait lié à un risque augmenté de faire de l’hypertension artérielle. Cela est d’autant plus vrai s’il existe un syndrome d’apnées du sommeil (arrêts respiratoires durant la nuit).
Les conséquences sur le moral
Le sommeil et l’humeur sont extrêmement liés. Cela se voit notamment pour la baisse de moral liée au manque de repos. Moins on dort, plus on déprime. Les travailleurs de nuit sont ainsi plus exposés au risque de dépression.
Les conséquences sur la taille
Chez les enfants, l’hormone de croissance est secrétée exclusivement la nuit. Un manque de sommeil risque donc de limiter le développement de leur taille. De même, les hormones sexuelles secrétées à la puberté sont essentiellement nocturnes.
Conseils pour mieux dormir
- Ecoutez vous, apprenez à reconnaître vos besoins ;
- Maintenez des horaires réguliers autant que possible ;
- Concoctez-vous un programme réveil sur mesure : musique douce, douche relaxante… ;
- Soyez attentif aux signes du sommeil (bâillements, yeux qui picotent) ;
- Évitez les excitants après 16 h ;
- Évitez les repas trop copieux le soir ;
- Prévoyez une activité douce 1h avant le coucher (pas de sport par exemple) ;
- Méditez, détendez-vous, lisez avant le coucher ;
- Aérez la chambre tous les jours et maintenez sa température autour de 19°C ;
- Plus d’écrans une demie-heure avant le coucher.
Comme vous pouvez le constater, le sommeil est absolument nécessaire, ou du moins il est clair que si nous ne le faisons pas, nous pouvons rencontrer de nombreux problèmes.
Les effets positifs du sommeil
En plus d’être un moment agréable pour de nombreuses personnes, bien dormir a de multiples effets positifs sur notre corps. Certains spécialistes ont identifié six effets positifs du sommeil.
Il est clair que le sommeil (d’autant plus si vous dormez bien) offre de nombreux avantages importants. Il faut également rappeler que le manque de sommeil implique des conséquences négatives qui, à long terme, peuvent être néfastes pour notre organisme.
Si le manque de sommeil est dû à une pathologie particulière (insomnie, syndrome des jambes sans repos, apnées du sommeil), il est recommandé de se rapprocher de son médecin généraliste ou d’un spécialiste du sommeil. Des examens approfondis (notamment un enregistrement du sommeil) permettront d’identifier l’origine du trouble et de mettre en place les traitements nécessaires.