Les enjeux des normes techniques autour du DMP
Depuis longtemps, des spécialistes sympathiques et passionnés débattaient dans un langage ésotérique de dossiers médicaux, de normes d’informatique de santé, de modèles ou de sémantiques, dans ce qu’il faut bien appeler une grande indifférence générale. Le DMP – pas de langue de bois – est un objet politico-médiatique autant que médico-technique, et c’est très bien. Or, pour construire un système d’information multi-partenaires et pérenne, des normes sont indispensables. Un dossier électronique doit circuler mieux qu’un dossier papier, être accessible par toute personne autorisée, être consultable à des dizaines d’années d’écart. La continuité des soins, leur qualité sont maintenant à ce prix.
Deux erreurs doivent être combattues : on entend souvent dire qu’il n’y a pas de norme, et on entend aussi dire que c’est trop compliqué, qu’il y en a trop. Or, il y en a et même, elles ne sont pas encore assez détaillées. Et il est exact qu’il y en a beaucoup et que c’est compliqué. Il faut s’y faire : c’est normal. L’information de santé est complexe, et il faut se mettre d’accord sur énormément d’aspects, depuis les protocoles pour échanger (la Poste, les enveloppes) jusqu’au contenu (le langage), en passant par les types et structures de documents, par les codifications, etc. et par tous les aspects de l’informatique sous-jacente.Il ne faut évidemment pas s’arrêter aux frontières. Le DMP et le débat en France reflètent une situation générale de prise de conscience de la nécessité de partage de l’information de santé. Ce que l’imagerie médicale a accompli avec DICOM va s’étendre aux structures complexes des dossiers, au travers de la convergence entre HL7 et la norme de dossier médical européen EHRCOM. Un modèle général de l’information de santé («RIM») est maintenant devenu une norme ISO, et c’est une base fondamentale.