Les cancers colorectaux englobent les cancers du côlon (le gros intestin) et du rectum. Selon les statistiques récentes, ils touchent plus de 43 000 Français chaque année et sont responsables d’environ 17 000 décès annuels. En clair, il s’agit du deuxième cancer le plus meurtrier dans le pays, derrière le cancer du poumon. Malgré ces chiffres alarmants, le pronostic du cancer colorectal peut nettement s’améliorer avec une détection précoce et des mesures de prévention efficaces.
Les causes du cancer colorectal
Le cancer du colon, tout comme le cancer du rectum, se développe de la paroi interne de l’intestin. Il est souvent précédé par des polypes, des excroissances bénignes ayant tendance à évoluer en cancer si elles ne sont pas dépistées et traitées à temps. Connaître les facteurs de risque, que nous allons citer ci-dessous, aide à prévenir cette maladie.
L’âge
Le risque de développer un cancer colorectal augmente avec l’âge. Plus de 90 % des cas sont diagnostiqués chez des personnes de plus de 50 ans. Ce risque croît encore avec le temps, d’où l’importance de faire un suivi médical régulier à partir de la cinquantaine, voire avant.
Les antécédents familiaux
Les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer colorectal ou de polypes adénomateux ont un risque accru de développer la maladie. Cette probabilité est particulièrement élevée si un parent au premier degré a été diagnostiqué avant l’âge de 60 ans. Il est donc indispensable de signaler tout antécédent familial à votre médecin pour un dépistage adapté.
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
Les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) telles que la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique sont davantage susceptibles d’avoir un cancer colorectal. Ces patients devraient faire régulièrement une coloscopie afin de détecter les signes avant-coureurs de la maladie ou l’éventuelle formation d’une tumeur.
Les habitudes alimentaires
Certains aliments comme la viande rouge et la charcuterie augmentent le risque de développer un cancer du côlon ou du rectum sur le long terme. Une alimentation pauvre en fibres peut aussi être en cause. Il est toujours recommandé de manger équilibré et sain pour préserver le système digestif et se protéger de ce type de cancer.
Le tabagisme et l’alcool
Le tabagisme et l’alcool favorisent la formation des polypes colorectaux, surtout en cas de consommation fréquente. La cigarette contient notamment des substances cancérigènes qui peuvent endommager l’ADN des cellules du côlon et du rectum. L’alcool quant à lui agit de manière synergique avec le tabac, exacerbant les dommages causés aux cellules intestinales.
Le surpoids et l’obésité
L’obésité constitue un autre facteur de risque important pour le cancer colorectal. Elle est liée à une série de modifications métaboliques et hormonales qui favorise le développement de ce cancer. Une accumulation excessive de graisse, surtout au niveau de l’abdomen, est associée à une inflammation chronique de faible intensité qui peut endommager les cellules colorectales. Cette inflammation constante crée ensuite un environnement propice à la formation de polypes.
Les mesures préventives contre les cancers colorectaux
Les mesures de prévention des cancers colorectaux sont pratiquement les mêmes que celles de tous les cancers en général. En premier lieu, il est conseillé de privilégier au quotidien une alimentation riche en fibres (fruits, légumes, céréales complètes) et de limiter la consommation de viandes rouges, de charcuterie et de graisses saturées.
Pratiquer une activité physique régulière aide également à maintenir un poids santé et à réduire le risque de cancer colorectal. Le sport stimule le métabolisme, favorise le transit intestinal et aide à prévenir l’accumulation de graisse. Vous pouvez choisir la discipline qui vous convient ou que vous préférez. Ce peut être la marche, le jogging, la natation, le vélo, etc. Le plus important est de vous y adonner au moins 30 minutes par jour.
Étant donné que le tabagisme figure parmi les facteurs de risque, l’une des meilleures préventions est de ne pas fumer ou d’arrêter de le faire. Les substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette nuisent aux cellules du côlon et du rectum, augmentant ainsi le risque de mutations cancéreuses. Il est aussi recommandé de limiter la consommation d’alcool pour ne pas irriter les muqueuses intestinales et pour empêcher la formation de polypes.
Bien évidemment, le fait de détecter de manière précoce la présence d’une tumeur colorectale permet de traiter celle-ci avant qu’elle n’évolue en cancer. En France, le dépistage du cancer colorectal est proposé tous les deux ans aux personnes âgées de 50 à 74 ans. Cette analyse repose sur un test de recherche de sang dans les selles. En cas de résultat positif, une coloscopie est réalisée pour détecter la présence de polypes ou de cancer.
Mais quel que soit votre âge, vous pouvez vous rendre chez votre médecin pour vous faire dépister dès que vous en ressentez le besoin. Les symptômes qui doivent vous alerter sont les saignements rectaux, les douleurs abdominales persistantes ou un changement dans vos habitudes intestinales (diarrhée ou constipation inhabituelle).